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PPSPS BTP 2025: le tutoriel pas à pas pour remplir chaque section (exemples terrain et erreurs à éviter)
Un guide opérationnel, section par section, pour rédiger un PPSPS clair, exploitable sur le terrain et validé sans friction. Nous illustrons chaque rubrique avec des exemples gros œuvre et élec/CVC, les erreurs à éviter, et l’articulation avec PGC SPS et plan de prévention. Des faits récents (ADEME 2025, DGCCRF 03/11/2025) éclairent vos choix sur les risques particulaires, viraux, RGE, diffusion et traçabilité.

PPSPS BTP 2025 : le tutoriel complet pour remplir chaque section
Avant même de planter la base-vie, le PPSPS doit déjà vivre. Pourquoi si tôt ? Parce que les arbitrages les plus efficaces se jouent avant la première livraison, quand on peut encore ajuster méthodes, planning et interfaces sans surcoûts.
Le déclencheur, c’est l’attribution du marché. Dès le courrier de notification reçu, décrochez votre téléphone : récupérez le PGC auprès du coordonnateur SPS, demandez la dernière version datée et la liste des entreprises déjà pressenties. En parallèle, programmez la visite d’inspection commune (sur site si possible) et ouvrez un fichier de suivi des sous-traitants envisagés avec leurs métiers, dates d’intervention et besoins spécifiques. D’ailleurs, plus vous clarifiez tôt les points sensibles (accès, levages, zones confinées, coactivité avec un site occupé), plus votre V1 sera solide.
Côté périmètre, gardez une boussole simple : le PPSPS, c’est votre plan de prévention d’entreprise pour ce chantier précis. Il traduit le PGC en mesures concrètes, phase par phase et poste par poste, pour vos équipes et vos sous-traitants. On ne parle pas d’un document vitrine ; on parle d’organisation des aires de stockage, de séquences de levage réelles, de protections collectives posées, de consignations prévues et de procédures d’accueil sécurité que vos compagnons comprendront le premier matin.
Un micro-calendrier qui fonctionne généralement bien :
- J-30 à J-21 : demande du PGC, collecte des plans actualisés, premières hypothèses de phasage et de besoins (échafaudages, moyens de levage, ventilations, captage à la source, bungalows, énergie, eau).
- J-20 : visite d’inspection commune et relevés terrain (accès, réseaux, contraintes d’exploitation si site occupé, zones à risques particuliers).
- J-14 : V1 du PPSPS bouclée en interne, avec les sous-traitants pressentis listés et les interfaces majeures cartographiées.
- J-10 : envoi pour relecture au coordonnateur SPS et préparation de la réunion de préparation (questions claires, points d’arbitrage, besoins de protections collectives).
- J-7 à J-3 : intégration des remarques, verrous levés, diffusion planifiée aux équipes.
- J0 : accueil sécurité et traçabilité des briefings.
Qu’est-ce qui déclenche une mise à jour ? Tout changement d’organisation (nouveau phasage, travail de nuit, site occupé basculé), d’entreprise (arrivée d’un sous-traitant, renfort intérim), de technique (nouvelle résine, méthode de levage, outillage générant plus de poussières), ou d’environnement (coactivité imprévue, météo qui impose un repli, accès modifiés). Dans la plupart des cas, une fiche d’avenant au PPSPS avec diffusion ciblée suffit, si elle est datée, traçable et expliquée aux équipes.
En 2025, le contexte se durcit. La DGCCRF a encore sanctionné une société de rénovation énergétique le 03/11/2025 (Batiactu, 2025) : message reçu, la conformité ne se joue plus à la réception mais en continu, preuves à l’appui. Ça signifie concrètement : versions datées, signatures, comptes rendus de briefing, et pièces jointes accessibles (plans, notices, FDS). Sans traçabilité, vos bonnes pratiques restent… indémontrables.
Objectif, très pragmatique : arriver à la réunion de préparation avec une V1 exploitable et des questions nettes. Exemple de questions qui font gagner du temps : zones de chute à protéger en priorité et qui finance quoi, fenêtres de livraison autorisées, calendrier des consignations, stratégie poussières-bruit dans les zones sensibles, et critères de mise à jour du PPSPS actés avec le coordonnateur. À ce stade, vous n’avez pas besoin d’un roman : vous avez besoin d’un plan que l’équipe peut jouer dès J0.
Après avoir cadré quand déclencher votre PPSPS, mettons de l’ordre dans les rôles. Qui fait quoi, et surtout quand, pour éviter les zones grises qui font perdre du temps et de la sérénité sur chantier.
Le PGC SPS d’abord. Le coordonnateur SPS le rédige pour le maître d’ouvrage, en amont, pendant la conception et la préparation. Il pose les règles du jeu communes: accès au site, circulation des engins et des piétons, zonage, interfaces entre corps d’états, secours et procédures d’alerte, protections collectives attendues. Pensez-le comme la carte et la boussole du chantier. Il vit: le CSPS le met à jour à mesure que le phasage s’affine et que de nouvelles coactivités apparaissent.
Le PPSPS ensuite. Chaque entreprise l’écrit pour son périmètre avant d’arriver sur site, puis le met à jour à chaque changement de phase. C’est votre mode opératoire sécurisé, taillé pour ce chantier précis: méthodes, matériels, risques liés à vos tâches, mesures de prévention, qualifications, plan de levage, gestion des déchets de votre lot. Vous partez du cadre posé par le PGC et vous le traduisez en concret: qui fait quoi, avec quel équipement, dans quelles conditions, et comment on réagit si ça déraille.
Le plan de prévention inter entreprises, lui, intervient quand vous travaillez chez un client en activité. On le co-signe avec l’entreprise utilisatrice, souvent avec le responsable HSE du site. Sa mission: organiser les interfaces avec l’exploitation en cours. On y traite les consignations et mises en sécurité des énergies, l’accès aux zones sensibles, les horaires compatibles avec la production ou l’accueil du public, la circulation mixte avec les salariés du site, les alarmes et l’évacuation, les permis spécifiques comme le permis feu. S’il y a contradiction entre une consigne de site et une habitude de chantier, c’est le plan de prévention qui tranche pour tout ce qui touche à l’exploitation du client.
Concrètement, à quoi ça ressemble sur le terrain?
- Chantier neuf de logements: PGC SPS du CSPS, puis un PPSPS par entreprise. Pas de plan de prévention, car il n’y a pas d’établissement occupé.
- Rénovation d’un hôpital en service: PGC SPS, un PPSPS par entreprise, et un plan de prévention hôpital-entreprises. Les alarmes incendie et l’évacuation des patients relèvent du plan de prévention; vos PPSPS y renvoient et précisent vos consignes d’équipe.
- Maintenance CVC dans un entrepôt en activité: pas de PGC SPS. Plan de prévention obligatoire avec l’exploitant, plus votre analyse de risques et modes opératoires. Le PPSPS peut être demandé par le donneur d’ordre, mais légalement, c’est le plan de prévention qui pilote le duo site occupé et interférences.
Votre pas à pas pour articuler tout ça sans doublons ni trous dans la raquette:
- Lisez le PGC SPS: repérez les risques transverses déjà traités et les exigences non négociables du site. Notez les interfaces clés listées par le CSPS.
- Cartographiez vos phases et coactivités: séquencez vos tâches, placez les interventions voisines, identifiez les points chauds comme les levages à proximité d’autres lots ou les travaux en hauteur au-dessus des circulations.
- Rédigez le PPSPS: décrivez vos méthodes, matériels, contrôles avant démarrage, EPI et protections collectives, modes opératoires critiques, gestion des déchets. Intégrez des références claires au PGC pour éviter de réécrire des règles transverses.
- Coordonnez-vous avec le CSPS et les autres entreprises: challengez le phasage, verrouillez les créneaux de coactivité, harmonisez les plans de circulation et les procédures de secours. Mieux vaut une heure de réunion qu’une semaine de bricolage.
- Site client occupé? Intégrez ou annexe le plan de prévention correspondant: consignes d’accès, consignations, évacuation, horaires, zones interdites. Votre PPSPS fait foi pour vos méthodes; le plan de prévention prévaut pour les règles du site et les interférences avec l’exploitation.
Le réflexe qui évite 80 pour cent des frictions? Croiser vos documents sur trois sujets sensibles.
- Secours et urgence: dans votre PPSPS, renvoyez aux numéros, procédures d’alerte et points de rassemblement définis par le PGC et, en site occupé, par le plan de prévention. Ajoutez vos spécificités d’équipe: qui prend la radio, qui guide les secours, où est l’armoire de premiers secours.
- Circulation interne: gardez une source unique pour les sens de circulation, créneaux de livraison, zones de grutage et stockage. Si un plan de site existe, citez sa version et sa date, ne le redessinez pas. Ajoutez seulement vos créneaux de manœuvre et le nom des responsables trafic.
- Interfaces techniques: documentez précisément qui demande, pose et lève les consignations élec, gaz, CTA, sprinkler; où se trouvent les points d’isolement; quels tests de remise en service vous réalisez. Écrivez les conditions de reprise d’activité pour le client si vous êtes en site occupé.
Pourquoi cette articulation change la donne? Parce qu’elle évite de se contredire d’un document à l’autre, elle rend les secours lisibles par tous en cas d’urgence, et elle clarifie les frontières de responsabilité. Le PGC fixe le terrain, le PPSPS raconte votre match, le plan de prévention protège l’activité du client. Quand chacun joue sa partition, le chantier respire et avance.
Après avoir clarifié qui fait quoi entre PGC, PPSPS et plan de prévention, on passe au concret: la fiche chantier et la liste des intervenants. Pourquoi y accorder du soin? Parce qu’une fiche bien renseignée évite les numéros introuvables, les dates fantaisistes et, surtout, les trous dans la coactivité.
Les champs à remplir, sans détour:
- Identification chantier: intitulé précis, adresse complète, lot concerné, nature des travaux, maître d’ouvrage et coordonnées, CSPS identifié et joignable. Ajoutez, si présent, maîtrise d’œuvre et OPC.
- Période et jalons: dates prévisionnelles de démarrage et de fin, plus les jalons qui impactent la coactivité (accès grutier, coupures réseaux, fermetures site). Mieux vaut une fenêtre réaliste qu’une promesse intenable.
- Contacts clés côté entreprise: conducteur de travaux, chef de chantier, référent HSE, suppléant sécurité, et secouristes SST nominatifs avec mobiles. Notez aussi les numéros SOS internes et le point de rassemblement.
- RGE si rénovation énergétique: précisez vos signes de qualité et organismes délivreurs (Qualibat, Qualit’EnR, Qualifelec) et, côté certification, Certibat et Cerqual; mentionnez le domaine exact et la date de validité. Ce label conditionne l’accès aux aides MaPrimeRénov’, Éco‑PTZ et CEE au 30/09/2025 selon l’ADEME.
- Sous‑traitants pressentis: listez la raison sociale, le domaine d’intervention, le contact opérationnel, et le statut du choix (consulté, retenu). Ces lignes nourrissent votre phasage et vos permis de feu, levage, etc.
Exemple prêt à copier:
Chantier: Réhabilitation énergétique résidence Les Tilleuls – Lot Gros Œuvre
Adresse: 14 rue des Acacias, 21000 Dijon
Période: 12/02 → 30/08 (jalons: coupures CVC 15/04 et 03/06; pose ITE façade N 05/05)
MOA: Office Habitat 21 – M. Martin 03 80 00 00 00
CSPS: PrevSécu Bourgogne – Mme Leroy 06 12 34 56 78
Contacts entreprise: Conducteur: P. Bernard 06 22 33 44 55; HSE: L. Garcia 06 77 88 99 00
Secouristes SST: A. Dupont 06 11 22 33 44; S. Moreau 06 55 66 77 88
RGE: Qualibat 8611 Isolation thermique par l’extérieur – Valide jusqu’au 11/2026
Sous‑traitants pressentis: Perçage béton (ST Perfo – 06 98 76 54 32); CVC (ST Climex – 07 12 34 56 78)
SOS internes: astreinte entreprise 07 00 00 00 00; point de rassemblement: portail parking nordÀ quoi rester attentif, concrètement?
- N’oubliez pas les sous‑traitants «invisibles» mais critiques: carottage, levage, contrôle extincteurs, désamiantage, contrôle électrique.
- Évitez les dates irréalistes. Elles faussent immédiatement la coactivité et les autorisations (levage, électricité, travaux en toiture).
- Les secouristes SST doivent être nommés et joignables. Sans eux, votre fiche secours perd sa substance.
- RGE expiré ou mal libellé: c’est l’accès aux aides qui se bloque et, parfois, la confiance du MOA qui vacille.
Conseil terrain: faites valider cette fiche par votre MOE ou OPC avant diffusion, datez chaque mise à jour et gardez la version en tête du PPSPS. Vous gagnerez du temps les jours où tout s’accélère.
Rubrique 2 — Analyse des risques par poste: la méthode express (GO et élec/CVC)
Après avoir cadré la fiche chantier et les intervenants, on passe au nerf de la guerre: l’analyse des risques, poste par poste, tâche par tâche. L’idée n’est pas de faire une thèse. On cherche une méthode rapide, fiable, qui ne rate ni les émissions fines au perçage ni le risque viral en local technique quand la coactivité s’invite.
Méthode express par tâches et environnements
- Décris la tâche concrètement: outil, matériau, durée, hauteur, saison/épisode grippal.
- Situe l’environnement: ouvert, circulé, confiné, ventilé ou non, proximité du voisinage.
- Anticipe les émissions: poussières, aérosols ultrafins et nano-objets issus des sollicitations mécaniques du béton ou des composites (perçage, sciage, ponçage).
- Réduis à la source avant de penser EPI: captage au plus près, arrosage, réglage d’outil, méthode alternative. Référentiel utile: travaux du projet MENBAT, ADEME, 15/09/2025.
- Vérifie la coactivité et le risque aéroporté en espace clos: densité d’occupation, temps de présence, activité vocale, renouvellement d’air. S’inspirer des stratégies du projet GRIPA, ADEME, 15/09/2025.
- Boucle avec les interfaces: nuisances, voisinage, circulation des personnes et des flux.
GO — perçage, sciage, ponçage du béton
- Exemple terrain — percement dalle R+2: poussières fines, bruit, risque de chute en rive. À sec, la plume de poussière grimpe vite et embarque des particules ultrafines; le captage intégré au perforateur et l’arrosage réduisent fortement l’émission à la source. Prévois: carter aspirant, aspirateur classe M ou H, arrosage maîtrisé, vitesse adaptée de l’outil, zone balisée sous dalle, arrêt des circulations sous-jacentes pendant la fenêtre de percement. Pense voisinage: créneau bruit, information des occupants, protection des gaines déjà posées.
- Sciage béton en voile porteur: la lame diamantée avec arrivée d’eau limite l’aérosol solide mais génère des boues: organise la collecte et l’étanchéité des passages pour ne pas inonder les niveaux bas. Capte au plus près, protège les arêtes, sécurise les appuis (ligne de vie si travail en façade), et ajuste le phasage pour éviter la coactivité avec finitions sensibles à la poussière.
- Ponçage/égrenage de reprise: émissions diffuses mais tenaces en espace semi-clos. Prévois l’aspiration embarquée, les sas souples si besoin, et une aération minimale continue. En pratique, mieux vaut un court créneau dédié, portes fermées et extraction locale, que des ponçages épars toute la journée qui polluent tout l’étage.
Élec/CVC — tirage de câbles et percement des traversées
- Tirage en faux-plafond et couloirs techniques: postures contraintes, risque coupures/accrochage, mais aussi remise en suspension de poussières déposées. Limite le nombre de personnes simultanément en local étroit, impose un sens de progression, et synchronise avec les autres corps d’état pour éviter les croisements.
- Percement des traversées pour chemins de câbles ou réseaux CVC: chaque carottage dans un panneau ou une dalle réémet des aérosols fins. Choisis la carotteuse avec couronne et couronne d’aspiration, préfère l’arrosage maîtrisé, et prépare le calfeutrement coupe-feu juste après pour éviter des reprises poussiéreuses. Balise le dessous, coupe les circulations le temps du carottage, et protège les équipements sensibles (armoires, TGBT) avec bâchage filtrant.
- Local TGBT: atmosphère confinée, chaleur possible, surfaces sensibles. En période grippale, traite explicitement le risque viral: occupation limitée, temps de présence réduit, pauses à l’air libre, ventilation renforcée pendant et après l’intervention. Si l’extraction mécanique du local est insuffisante, ajoute un purificateur HEPA temporaire dimensionné au volume et maintiens les portes fermées pour un flux d’air dirigé.
Émissions et réduction à la source — l’esprit MENBAT
- Quand l’outil mord le béton, les sollicitations mécaniques libèrent une fraction ultrafine et nano qui voyage loin. Pourquoi s’acharner sur la source? Parce que tout ce qui n’est pas émis n’a pas à être capté, ventilé ou filtré ensuite. Concrètement: outils carénés, aspiration à la buse, arrosage contrôlé, choix d’abrasifs adaptés, réglage de vitesse, et préfabrication quand c’est possible. Ce sont des gestes simples, mais ils transforment l’exposition en quelques minutes.
Risque aéroporté en espace clos — la logique GRIPA
- On se pose trois questions: combien de personnes, combien de temps, quel air on leur donne? En local technique exigu, on borne l’occupation, on crée des créneaux courts et on ventile avant, pendant, après. La modélisation du risque aéroporté propose des stratégies: augmenter le renouvellement d’air, filtrer en continu, limiter la parole et les réunions sur place, et basculer certains briefings à l’extérieur. Ce n’est pas du confort, c’est de la disponibilité chantier: moins d’arrêts maladie en période grippale, plus de continuité.
Coactivité et interfaces à ne pas oublier
- Le meilleur plan s’écroule si l’on ignore les interfaces. Qui passe sous la zone de percement? Le voisin du 3e supportera-t-il le sciage à 8 h? Le livreur peut-il franchir la zone balisée? Pense créneaux bruyants, itinéraires propres/sales, ascenseurs réservés, signalisation lisible, et nettoyage immédiat des circulations. Et garde l’issue de secours libre, quoi qu’il arrive.
Checklist express à intégrer dans la matrice PPSPS
- Tâche précise et environnement: où, quand, avec qui.
- Matériau et outil: type, vitesse, mode avec/à sec.
- Émissions attendues: poussières visibles et fraction ultrafine/nano.
- Mesures à la source: carters, aspiration, arrosage, réglages, alternative de méthode.
- Ventilation/QAI de chantier: extraction, apport d’air, filtrage mobile si espace clos.
- Coactivité intérieure: limite d’occupation, séquencement, nettoyage entre passes.
- Risque viral saisonnier: créneaux dédiés, durée, ventilation renforcée, consignes de port de FFP2 si le contrôle technique ne suffit pas.
- Interfaces: bruit, voisinage, circulation, protection des équipements sensibles, gestion des boues et déchets.
- Vérifications: test d’aspiration, état des filtres, signalisation en place, retour d’expérience en fin de journée.
En résumé, on ne coche pas des cases: on ajuste un dispositif vivant. Deux heures de préparation bien posées évitent deux jours de rattrapage, des plaintes voisinage et des équipes exposées sans raison. C’est tout l’esprit de cette rubrique.
Rubrique 3 — Coactivité et phasage: transformer le PGC en séquences actionnables
Après l’analyse par poste, on entre dans le dur: orchestrer la coactivité pour que le chantier avance sans collisions. L’idée n’est pas de refaire un planning Gantt, mais d’extraire du PGC les zones rouges et de les traduire en séquences concrètes, lisibles par l’équipe terrain.
Mode d’emploi, très opérationnel:
- Partez des zones rouges du PGC et tracez-les sur un plan simple, daté. Une zone sans horodatage finit toujours par être squattée.
- Découpez en créneaux courts et utiles: 2 à 4 heures suffisent souvent pour isoler une nuisance et fixer des règles claires. Ajoutez systématiquement une fenêtre de ménage et une fenêtre déchets.
- Pour chaque créneau, définissez: qui intervient, où précisément, quand, avec quelles interdictions et quels points d’arrêt. Précisez qui a la main sur le top départ et qui ferme la séquence.
- Renseignez les verrous avant démarrage: permis de feu si risque d’étincelles, consignations fluides et électriques, mesures d’aération prévues, balisage et contrôle d’accès.
- Ajoutez un jalon de contrôle en fin de séquence: acceptation visuelle de la zone, mesure simple si pertinent, levée des interdictions, traçabilité rapide.
Exemple de séquence qui parle à tout le monde:
Semaine 14, cage B: GO perçage 7‑10h avec aspiration; CVC interdit pendant cette plage; ménage humide 10‑11h; reprise CVC 11‑16h
Verrous: consignation élec tableau T2; permis de feu si meulage ponctuel; surventilation locale en extraction
Jalon: zone visuellement propre et sèche, filtres aspirateur changés, balisage retiré après validation chef de zoneVous préférez un format tableau à afficher dans la zone d’accès chantier? Voici une trame minimaliste qui tient sur une feuille A4:
| Semaine | Zone | Tâche | Créneau | Interdictions | Verrous clés | Jalon fin |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 14 | Cage B | GO perçage + scellements | 07:00–10:00 | CVC, peinture, second oeuvre | Consignation élec T2, aspiration à la source, balisage | Zone propre validée |
| 14 | Cage B | Ménage humide + évac déchets | 10:00–11:00 | Circulation non essentielle | Chariot dédié, sacs étanches, point de dépôt identifié | Balisage mis à jour |
En intérieur: pensez «air d’abord». Pour limiter le risque aéroporté en coactivité, planifiez des purges d’air et des variations de ventilation au rythme des séquences. Concrètement: surventiler la zone source durant les travaux poussiéreux, basculer en extraction et éviter la recirculation, lancer une purge d’air en fin de créneau avant la reprise d’un corps d’état sensible. Ces réflexes, alignés avec les recommandations récentes du projet GRIPA porté par l’ADEME en 2025, s’intègrent directement à vos verrous: aération programmée, contrôle d’ouverture des ouvrants, unités mobiles de filtration HEPA si besoin. Pourquoi le noter noir sur blanc? Parce que sans horloge, la purge passe à la trappe.
Les points d’arrêt, c’est votre assurance-vie. Listez-les, rendez-les visibles, et surtout mesurables:
- Permissions: permis de feu, autorisation travail en hauteur, feu vert coordinateur SPS si coactivité critique.
- Consignations: électricité, fluides CVC, réseaux IT; identifiez clairement qui pose et qui lève.
- Aération et qualité d’air: purge planifiée, capteurs simples si disponibles, observation visible d’absence de poussières en suspension.
- Capacité d’évacuation des déchets: point de chute ouvert, benne disponible, traçabilité prête.
Mini-checklist avant top départ d’une séquence:
- Zone balisée et contrôlée? Qui a l’accès, qui ne l’a pas, et avec quel EPI obligatoire.
- Verrous posés et tracés? Photo ou signature sur la fiche de zone.
- Fenêtre ménage et déchets bloquée au planning? Responsable désigné et matériel disponible.
- Jalons connus de tous? Critères de fin compris par l’équipe qui suit.
Erreurs fréquentes à éviter (et comment les repérer tôt):
- Phasage au pas de temps trop large: si votre créneau dépasse la demi-journée, attendez-vous à des chevauchements sauvages. Indice d’alerte: trois corps d’état planifiés «toute la journée» sur la même zone.
- Pas de fenêtres de nettoyage ni d’évacuation: les gravats s’accumulent, la poussière voyage, la coactivité se grippe. Ajoutez 30 à 60 minutes dédiées, pas en «option si on a le temps».
- Accès flous aux zones à risques particulaires: sans règles écrites, tout le monde entre. Affichez des règles claires à l’entrée: EPI requis, métiers autorisés, créneaux d’interdiction, contact du chef de zone.
En réalité, le phasage ne vit que s’il descend au terrain. Affichez ces séquences à l’entrée de chaque zone, récapitulez-les au point 10 minutes du matin, et ajustez-les dès qu’un verrou bouge. Un PGC bien converti en séquences, c’est moins d’imprévus, plus de souffle pour les équipes, et un chantier qui avance sans se marcher dessus.
Rubrique 4 — Mesures de prévention: captage, EPI, ventilation et QAI de chantier
Après avoir calé la coactivité et le phasage, on s’attaque à ce qui change vraiment la donne sur le terrain: capturer, contenir, ventiler. Les EPI ne viennent qu’en renfort. Le cœur de la prévention, c’est le contrôle à la source, validé par les stratégies de réduction étudiées par MENBAT (ADEME, 2025).
Captez d’abord, protégez ensuite
- Captage à la source sur outils: carters aspirants bien fermés, brosses en bon état, raccords étanches. Aspirateur de classe M a minima; passez en H avec filtre HEPA H13 pour la silice cristalline, les fibres et les poussières très fines. Décolmatage automatique obligatoire pour tenir le débit. D’ailleurs, vérifiez le couple outil-aspirateur: un capot parfait branché sur un aspirateur sous‑dimensionné, c’est de la poudre aux yeux.
- Méthodes humides: arrosage continu sur sciage et perçage pour plaquer les poussières. Le bon geste: un filet régulier, pas un geyser. Prévoyez des bacs de rétention et un ramassage des boues à l’aspirateur eau et poussières, plutôt que le balai qui remet tout en suspension.
- Containment léger quand nécessaire: cloison souple, sas zippé, légère dépression locale pour éviter la migration de poussières vers les circulations. Rien de sophistiqué, mais un jointage propre et des points d’extraction judicieusement placés.
EPI: le filet de sécurité, pas la solution principale
Les protections collectives ne suffisent pas toujours. Là, les EPI complètent: masque FFP3 bien ajusté (fit‑check à chaque pose), lunettes étanches ou visière, gants adaptés à l’outil, protection auditive. Barbe fournie et FFP3 font rarement bon ménage: anticipez. Et consignez toute situation où un captage n’est pas possible (ex. perçage ponctuel en hauteur) avec une mesure compensatoire claire.
Ventilation et QAI de chantier en intérieur: un cadre simple, inspiré GRIPA (ADEME, 2025)
L’objectif n’est pas de promettre la qualité d’air du bâtiment en exploitation; on reste dans le périmètre chantier. On vise des ambiances de travail saines et des nuisances réduites, en phase avec l’esprit RE2020.
- Débits et purges: sur opérations poussiéreuses ou à émissions de COV, programmez des purges d’air en fin d’intervention. Exemple type: 6 volumes d’air par heure pendant 30 minutes, ventilation intermittente, pour abaisser rapidement la charge particulaire et aérauler le local.
- Positionnement: extraction le plus près possible de la source et, si possible, en aval du flux de travail. Insufflation propre côté accès, extraction côté zone sale pour créer un balayage.
- Épurateurs d’air HEPA H13: utiles quand l’ouverture des fenêtres est limitée ou que la météo ne coopère pas. Dimensionnez le CADR pour renouveler plusieurs fois le volume du local chaque heure en complément de la ventilation, pas en remplacement.
- Contrôles QAI chantier: suivez CO2 (proxy de ventilation), PM2.5/PM10 (poussières), et, si résines/solvants, un indicateur COV. Définissez vos seuils d’action internes: par exemple, CO2 qui dépasse durablement 1 000 ppm ou PM2.5 qui remonte après captage activé déclenchent une purge ou un arrêt pour vérification.
Trois mini‑fiches pour décider vite
- Perçage béton: carter aspirant classe M + arrosage léger; EPI FFP3, lunettes, gants; ventilation intermittente 6 vol/h pendant 30 min post‑opération. Contrôle visuel: pas de panache à la sortie du trou, pas de dépôt anormal au sol. Journal QAI: PM2.5 avant/après, note du réglage d’aspiration.
- Ponçage de bandes de plâtre: ponceuse auto‑aspirante + aspirateur classe M avec sac longopac; cloison souple de confinement si coactivité; FFP3 conseillé, protection auditive. Pause toutes 45 minutes pour purge courte si la coactivité l’exige.
- Sciage carrelage intérieur: table à eau (méthode humide) + écran anti‑projection; gants anti‑coupure et lunettes étanches; épurateur HEPA H13 dans le local et purge 20 à 30 min une fois la série terminée. Gestion des boues par aspiration eau et poussières.
Organisation et preuves dans le PPSPS
- Plan de captage par phase: qui fournit les capots, quel aspirateur associer, comment on contrôle le débit, qui change les filtres et quand.
- Plan de ventilation: schéma simple des flux, modes d’aération possibles selon météo et accessibilité, scénarios de purge par phase à risque (poussières, COV, pic de présence).
- Suivi QAI: emplacements des capteurs, seuils d’action, journal des purges et des anomalies. Une photo du montage par poste aide souvent plus qu’un long paragraphe.
Objectifs environnementaux, sans sur‑promesse
- Réduire les nuisances et protéger la qualité de l’air pendant les travaux: moins de poussières migrantes, moins d’odeurs persistantes, des durées de purge connues et tracées.
- Choisir, quand c’est possible, des produits à plus faibles émissions et privilégier l’électrique aux moteurs thermiques en intérieur, cohérents avec l’esprit RE2020. On reste sur ce que l’équipe maîtrise: moyens de chantier, procédés, contrôles et preuves.
Au final, une règle guide tout: si la poussière ne sort pas de la machine, elle n’entre ni dans les poumons ni dans les plinthes. Le reste – EPI, purges, capteurs – sert à verrouiller la maîtrise et à le démontrer.
Rubrique 5 — Déchets, nuisances et traçabilité: les oublis qui coûtent cher
Après avoir calé vos mesures de prévention et le phasage de la coactivité, on passe au nerf de la conformité quotidienne: comment vous triez, évacuez et prouvez. Ce n’est pas du « ménage » annexe, c’est la colonne vertébrale du dossier chantier. En 2025, le contrôle se durcit; la sanction DGCCRF du 03/11/2025 visant la rénovation énergétique rappelle la nécessité d’une traçabilité robuste et sincère sur l’ensemble du dossier chantier (Batiactu, 2025). Pourquoi s’exposer quand on peut verrouiller en quelques réflexes concrets ?
Ce que votre PPSPS doit montrer sans ambiguïté
- Filières et bennes clairement identifiées: inerte, non dangereux, dangereux. Étiquettes lisibles, code couleur, pictogrammes, couvercle pour les flux volatils. Ajoutez le code CED quand il est connu.
- Tri à la source au poste: sacs ou caisses dédiés par équipe (ex. seaux/gravats, films PE, bois, DND), station d’aspiration classe M au plus près de l’émission.
- Zone de transit: emplacement, conditions (sol propre, rétention si liquides), accès, balisage.
- Preuves attendues: bordereaux de remise, BSDE si concerné, bons de pesée, émargement à la sortie, heure de départ/arrivée, immatriculation du transporteur, photo datée de la benne correctement étiquetée. Conservez l’ensemble dans le dossier quotidien.
- Nettoyages planifiés: plages et méthodes (balayage humide, aspiration M-class, pas de soufflage), responsables et fréquence.
- Affichage: plan de tri, consignes de propreté, horaires d’opérations bruyantes, contact référent voisinage. À jour, visible, compréhensible.
Articulez avec la coactivité: des séquences qui se lisent comme une conduite à tenir Ne restez pas au déclaratif. Écrivez des lignes d’action qui collent au phasage pour éviter les chevauchements à risque et, surtout, laisser une trace exploitable:
- « Fin perçage 10 h, balayage humide zone A, évacuation en sac étanche M‑class, dépôt benne inerte 10 h 30, émargement chauffeur, photo benne, reprise des finitions 11 h. »
- « Dépose cloisons 14 h, tri sur zone: rails acier en big bag métal, plaques en benne inerte, laine en sac fermé, aspiration des poussières, nettoyage couloir 14 h 45, contrôle visuel chef d’équipe, pointage BSDE si déchet dangereux. »
- « Sortie benne ND 16 h 15: bon de pesée + plaque immatriculation, signature transporteur et conducteur de travaux, mise à jour tableau de suivi déchets. »
Prévenir les nuisances: bruit, poussières, voisinage
- Bruit: planifiez les tâches sonores sur des plages annoncées, limitez les pointes simultanées entre corps d’état, utilisez des consommables à faible émission (carottes adaptées, patins antivibratiles), portes fermées et sas acoustiques quand c’est possible.
- Poussières: captage à la source, arrosage léger sur découpes minérales, aspiration classe M sur chaque outil, confinement par bâches, balayage humide systématique avant toute coactivité.
- Voisinage: affichez les plages bruyantes et un numéro joignable, installez une procédure de retour sous 24 h pour toute réclamation, documentez les réponses (petit registre suffit).
Traçabilité: ce que cherchent les contrôleurs
- Une chaîne sans maillon manquant: flux identifié, contenant conforme, transporteur habilité, filière adaptée, preuve de remise effective.
- La cohérence des horodatages: tâche, nettoyage, sortie de benne, signature. Des heures plausibles et des preuves qui s’enchaînent.
- La sincérité: pas de bordereau générique recyclé d’un autre chantier, pas de photo hors contexte. Mieux vaut une preuve modeste mais juste qu’un document « propre » et décalé.
Les erreurs qui coûtent cher (et comment les éviter)
- Bennes non conformes ou non étiquetées: standardisez vos étiquettes avant l’arrivée des premières équipes.
- Filière absente ou inadaptée: anticipez les déchets « spéciaux » identifiés à l’analyse de risques; prévoyez la filière et le contenant avant le démarrage.
- Absence de preuve de remise: sans bordereau, bon de pesée ou émargement, c’est comme si rien n’avait été évacué. Verrouillez la signature au portail de sortie.
- Pas de consignes de nettoyage intermédiaire: écrivez les plages dans le planning d’exécution, pas dans une note à part que personne ne lit.
Checklist express à intégrer au PPSPS
- Cartographiez les flux par zone et par phase, associez chaque flux à une benne/contenant précis.
- Affichez un plan de tri simple à 3 flux minimum (inerte, ND, dangereux si présent), plus métaux et bois si volumes significatifs.
- Donnez une séquence type « tâche-nettoyage-évacuation-preuve » pour chaque poste à poussières/bruit.
- Imposez la photo datée des bennes après pose d’étiquette et avant sortie.
- Exigez l’horodatage et l’immatriculation sur chaque bon.
- Tenez un tableau de suivi hebdo: volumes, sorties, bordereaux reçus, anomalies et actions.
- Nommez un référent propreté/tri par lot, responsable du pointage en fin de poste.
Ce n’est pas plus de paperasse, c’est plus de lisibilité. Et quand vient l’audit ou la visite inopinée, votre dossier parle pour vous: des séquences claires, des preuves qui s’alignent, des voisins au calme. C’est précisément le but de cette rubrique.
Après avoir cadré les nuisances et la traçabilité, penchons-nous sur les secondes qui comptent. Ici, on cherche l’efficacité pure: des fiches réflexes, claires, visibles, que tout le monde sait utiliser sans réfléchir.
Pourquoi des fiches et pas un pavé de procédures ? Parce qu’en situation d’urgence, on lit en diagonale. Une page, un scénario, des actions numérotées, un plan et des contacts. Plastifiées, affichées au PC chantier, près du TGBT, de la base-vie et des zones à risque.
Chaîne d’alerte: qui appelle, quoi dire, où se rassembler
- Qui déclenche: le témoin direct ou, à défaut, le chef d’équipe le plus proche. Pas d’attente.
- Numéros indispensables: 112 (appel d’urgence), 18 (pompiers), 15 (SAMU). 114 par SMS si impossibilité de parler.
- Message type: localisation précise du chantier, accès secours, nature de l’événement, nombre de victimes, dangers persistants.
- Accès secours: code portail, badge, gabarit véhicule, chemin déblayé, point d’accueil balisé. Un binôme accueille et guide.
- Rassemblement: point A principal, point B de repli si fumées ou vent défavorable. Comptage nominatif et main courante.
Moyens à portée de main (et vraiment opérationnels)
- Trousse de secours: localisations affichées, inventaire minimal renouvelé (compresses stériles, bandes, sérum physiologique, couverture isothermique, garrot à cliquet, gants). Contrôlée chaque semaine par un SST identifié.
- DAE (défibrillateur): emplacement visible, test hebdomadaire, électrodes et batterie à jour. Signalétique claire dès l’entrée.
- Extincteurs: eau pulvérisée additivée pour solides, poudre ABC multirisques, CO2 pour locaux électriques et armoires. Vérifiés, plombés, empreintes au sol pour éviter le rangement sauvage.
- À proximité: éclairage de sécurité fonctionnel, coupe-gaz, talkies en charge, plan d’évacuation lisible.
Scénarios spécifiques: des fiches qui guident l’action Chute de hauteur
- Sécuriser la zone: baliser, interrompre les circulations en dessous.
- Ne pas mobiliser la victime si suspicion de traumatisme rachidien. Couvrir, rassurer, surveiller.
- Alerter 112 ou 15. Un binôme reste auprès de la victime, l’autre accueille les secours.
- Si la victime est en suspension sur antichute: utiliser le kit de sauvetage hauteur prévu sur zone ou maintenir jusqu’à l’arrivée des secours si l’équipe n’est pas formée.
Poussières et nano‑aérosols (découpe, ponçage, fibres)
- Stopper la source immédiatement et faire évacuer les non‑essentiels.
- Ventiler en extraction et capter à la source dès la reprise. Nettoyer avec aspirateur HEPA classe H, jamais au soufflage.
- Ré‑équiper en FFP3 pour opérations de reprise ou sécurisation. En cas d’irritations ou malaise respiratoire, 15 et mise à l’air libre.
Coupure élec ou CVC (local TGBT, CTA, ventilation)
- Sécuriser équipements et charges en mouvement. Éclairage de secours, consignation si nécessaire.
- Maintenir la ventilation minimale des locaux potentiellement confinés, ou évacuer si non garantie.
- Journal de coupure: heure, cause supposée, zones impactées, décision de reprise après évaluation par l’habilitation concernée.
Incendie
- Donner l’alerte. Si formé et en sécurité, attaquer au bon agent extincteur, sinon évacuer.
- Fermer portes et trappes pour limiter l’oxygène.
- Évacuer vers point A, comptage, personne manquante signalée aux secours.
- Particularité batteries lithium-ion: isolement, refroidissement prolongé à l’eau si possible, appel 18 prioritaire.
Milieux clos: réduire le risque viral lors des pics saisonniers En période de circulation élevée, adoptez des mesures temporaires de réduction du risque aéroporté, dans l’esprit des recommandations du projet GRIPA porté par l’ADEME (15/09/2025).
- Ventilation: surventiler les espaces clos et pièces sans ouvrant (purges 20 minutes avant et après occupation). Viser un CO2 sous 800 ppm.
- Épurateurs HEPA portables: dimensionnés pour obtenir 5 à 6 renouvellements d’air par heure dans les locaux sans ouvrant. Positionnement en soufflage opposé aux postes de travail pour éviter les jets directs.
- Occupation: une seule équipe à la fois dans les volumes restreints, coactivité limitée, durées de présence raccourcies.
- EPI: FFP2 en coactivité serrée ou quand l’extraction est insuffisante.
- Organisation: micro‑pauses à l’air libre, horaires décalés, affichage du niveau de vigilance, procédure simple en cas de symptômes.
Exemple terrain
- Local TGBT sans ouvrant: ventilation portable HEPA en secours, masques FFP2 en coactivité serrée, rotation équipes 45 minutes travail et 15 minutes récupération en zone ventilée.
Testez et chronométrez votre plan
- Exercice d’alarme et évacuation dès la mise en régime du chantier, puis après toute modification majeure des accès ou des effectifs.
- Test mensuel: sirène audible partout, relais d’alerte, temps de rassemblement, qualité du comptage. Conservez les temps et écarts dans le registre pour corriger vite.
- Brief express hebdo: localisation des moyens, rappel des rôles guide‑file et serre‑file, mise à jour des renforts SST.
Pièges classiques à éviter
- Plan d’évacuation jamais testé en réel.
- Secouristes non identifiés, absents ou sans matériel.
- Scénarios liés aux procédés générant des aérosols oubliés.
- Accès secours encombrés, portail sans code partagé, DAE introuvable.
- Extincteurs non adaptés au risque électrique, ou périmés.
- Procédures trop longues et impraticables sous stress.
En résumé: moins de texte, plus d’opérationnel. Des fiches réflexes visibles, des rôles clairs, des tests réguliers. C’est ce qui transforme un plan en réflexe collectif.
Après avoir verrouillé les secours et les plans d’urgence, on s’attaque à la partie la plus sensible du PPSPS: qui écrit, qui signe, qui reçoit… et comment on prouve que tout le monde l’a vraiment lu.
Qui rédige, qui valide, qui signe
- Rédaction: le conducteur de travaux ou le référent HSE de l’entreprise prend la plume. Il connaît le phasage réel, les sous-traitants, et les zones à risques.
- Cohérence avec le PGC: on fait un aller-retour avec le CSPS pour caler les séquences, les interfaces et les moyens communs. Généralement, un point de 30 minutes suffit si le PGC est clair.
- Signature: la direction de l’entreprise signe. Selon les usages du chantier, un visa du CSPS et parfois un cosignataire côté MOE viennent compléter la page de signature. L’important, c’est d’avoir une page de signataires nette: nom, fonction, date, paraphe.
Versionning: mettez des balises claires, pas des approximations
- Nommez vos révisions de façon stable: PPSPS V1 28 02, V2 15 03 ajout CVC, V3 02 04 changement planning cage B.
- Astuce lisible en page de garde et en pied de page: Titre du chantier, numéro d’affaire, version, date et objet de la révision. Exemple: PPSPS Tour Zéphyr V2 15 03 ajout CVC.
- Distinguez révision majeure V1, V2… quand l’organisation change, et révision mineure V2.1, V2.2… pour des précisions sans impact de fond. Pourquoi c’est utile? Parce qu’en cas d’audit, vous expliquez en deux phrases ce qui a bougé.
- Maintenez un journal de modifications d’une demi-page. Trois colonnes suffisent: date, version, motif. Rien de plus puissant pour couper court aux débats.
Diffusion: la bonne info, au bon moment, aux bonnes personnes
- Destinataires incontournables: MOE, CSPS, sous-traitants, et équipe travaux interne. Les extraits utiles sont affichés en base-vie: plan d’installation de chantier, consignes de secours, zones à risques et phasage court terme.
- Préférez une diffusion pilotée: un lien unique vers la dernière version, plus une copie contrôlée imprimée sur base-vie. Toute autre impression est marquée copie non contrôlée pour éviter les confusions.
- Collez un QR code sur la première page affichée: il pointe vers la dernière version à jour. On réduit ainsi les retards de mise à jour et on trace qui a scanné et quand.
Preuves de lecture: sans elles, votre PPSPS n’existe pas
- Émargement: séance d’accueil sécurité, causeries hebdo, brief de prise de poste. Le registre précise version lue et date.
- Accusés de réception: mail ou plateforme, on conserve l’accusé nominatif de chaque sous-traitant. C’est simple, et ça sauve en cas de contrôle.
- QR code traçant: le scan renvoie à la dernière version et enregistre la consultation. Pratique quand les équipes tournent.
- Pour les intérimaires: une fiche d’accueil PPSPS express signée, agrafée au bon de mission.
Micro‑workflow qui marche sur chantier
- Avant intervention impactante, révision gelée 48 heures à l’avance et visa CSPS si nécessaire.
- Diffusion groupée avec accusés, affichage en base‑vie, brief terrain de 10 minutes, émargement.
- Mise à jour du journal de versions et archive de l’ancienne en dossier versions obsolètes.
Pression réglementaire 2025: tolérance zéro sur la traçabilité Avec la montée des contrôles et sanctions en rénovation énergétique mentionnée par la DGCCRF le 03 11 2025, on ne joue plus avec la preuve. On documente tout: qui a reçu, qui a lu, quelle version s’applique. Ce qui n’est pas tracé n’est pas fait.
Bonus qui rassure la MOA et les financeurs Si votre périmètre touche à la performance énergétique, rappelez vos qualifications RGE et leur périmètre dès la page de garde et dans la signature: organisme, domaines couverts, et conformité récapitulée par l’ADEME au 30 09 2025. C’est un détail, mais il pèse lourd dans les validations et les financements.
En résumé, un PPSPS robuste n’est pas seulement bien écrit. Il est versionné sans ambiguïté, signé par les bons acteurs, diffusé intelligemment, et blindé de preuves de lecture. Autrement dit, lisible, vivant, opposable.



